Il y a 80 ans : représailles à Grenade-sur-l’Adour le 13 juin 1944

Publié le Évènements

A Grenade comme ailleurs, la nouvelle du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 pousse les groupes de résistants à entamer la lutte armée contre les Allemands.

Le 12 juin au matin, un camion allemand de vivres venu d’Aire-sur-l’Adour est ainsi pris en chasse par des F.F.I. Attaqué à 1 km en direction de Mont-de-Marsan, il doit rebrousser chemin.

Le soir à Aire un camion allemand transportant des membres de la Luftwaffe venus de la base de Mont-de-Marsan est attaqué par les Résistants… il y a des morts et des blessés.

Quatre ou cinq Allemands se replient à pied en direction de Mont-de-Marsan.

René VIELLE, notaire, chef de la résistance dans la région de Grenade, rattaché au Corps Franc de la Libération, a constitué un maquis d’une centaine de volontaires dont le PC est à Laburthe, commune de Larrivière, avec dépôt d’armes à l’ancienne chapelle de St-Savin (devenue depuis ND du Rugby).

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René Vielle

Prévenu vers minuit de l’approche des Allemands, il décide de leur tendre une embuscade, avec un groupe de dix résistants, sur la commune de Bordères, à hauteur de la ferme Lartigue, au lieu-dit Marras, à 3 km du bourg de Grenade (usine Bonduelle actuelle). Ils sont armés d’un fusil-mitrailleur, de 5 mitraillettes et de grenades. L’accrochage commence vers 3 heures du matin. Les Allemands subissent des pertes : 2 morts sur place, un 3e décèdera à Dax le 13 juillet. Quant à leur capitaine (SCHOOF), grièvement blessé, il fait croire qu’il se rend, mais abat René VIELLE qui s’était approché (cet allemand mourra quelques jours après à Mont-de-Marsan des suites de ses blessures).

Il faut se replier vers l’Adour en emportant le corps de René VIELLE (qui est caché provisoirement dans les dépendances de la ferme toute proche de Loustaou, mais où il sera découvert par les Allemands), car vers 3h30/4h une colonne allemande, venue de Mont-de-Marsan et se dirigeant vers Aire, découvre les traces du combat et les corps des Allemands et fait demi-tour. A Grenade, ils fouillent et saccagent certains bâtiments (rue du cimetière), malmènent des habitants, emportant 3 otages (il est alors environ 6h30/7h).

C’est un mardi, la journée s’annonce ensoleillée et chaude, mais la nouvelle de l’embuscade, connue à Grenade dès l’aube, suscite une vague d’angoisse dans la petite ville, on craint bien sûr des représailles. Il semble qu’un  milicien ait dénoncé…

Les heures passent, la rumeur se fait insistante et va bientôt se confirmer. Des groupes se forment et discutent. Des parents inquiets évitent d’envoyer leurs enfants à l’école.

14h00 sonnent. Sur la place de la mairie, seuls 10 enfants attendent de rentrer en classe. Des motocyclistes allemands arrivent alors en trombe.

Trois avions survolent la ville et la vallée de l’Adour en rase-motte. Ils mitraillent à l’aveuglette les berges boisées où ils supposent que se sont réfugiés les maquisards.

Une colonne de véhicules des forces d’occupation allemandes, venant de Mont-de-Marsan, surgit et investit Grenade. Ces soldats appartiennent au 987e Régiment de Grenadiers.

Immédiatement des mitrailleuses entrent en action. Les Allemands se déchainent, tirant d’abord sur la gendarmerie, puis sur les maisons, fracassant portes et fenêtres, lançant des grenades incendiaires, faisant usage d’un lance-flammes. Un canon de 27 est mis en position et ouvre le feu, atteignant des bâtiments.

Les Allemands investissent l’école, occupée par le couple d’instituteurs et 10 enfants, qui se réfugient tant bien que mal dans un débarras, terrorisés. Ils sont finalement évacués sur la place et l’école est incendiée.

Au bout de 20 mn, le maire reçoit l’ordre impératif de rassembler toute la population sur la place, face à la mairie, sous la menace des mitrailleuses, au milieu des flammes, de la fumée, des explosions, des tirs, des cris, tenus en joue par des soldats allemands furieux et prêts à faire payer l’embuscade.

L’officier commandant l’unité s’adresse à la foule, et lui montre le corps d’un soldat allemand tué, mais démuni de son casque et de son équipement, gisant devant l’immeuble de M. PROÈRES (il semblerait que cet officier ait été tué à la gendarmerie par le gendarme Claudius BOURGADE, qui se tenait derrière la porte). Il accuse la population de ce crime, et demande que lui soient communiqués les noms et les domiciles des « terroristes ». Un profond silence s’installe, personne ne répond. L’officier avertit que les représailles vont être dures.

Il autorise les femmes, les enfants, les plus de 60 ans à quitter les lieux. Entourés par les soldats allemands, 27 otages sont rassemblés sur la place : le maire, le vicaire, deux gendarmes, les jeunes de 17 à 23 ans, des hommes démunis de leurs cartes d’identité. De nombreux hommes manquent à l’appel car ils sont en Allemagne dans le cadre du S.T.O., ou bien aux champs.

Pendant que la population est sous la garde des Allemands place de la mairie, 15 maisons d’habitation vont être la proie des flammes ainsi que la gendarmerie, l’hospice, le groupe scolaire, la perception et l’entrepôt de la coopérative de céréales. Dans le dépôt de grains appartenant à M. LAMOTHE, une quantité importante de céréales, destinée au ravitaillement de la population, part en fumée, ainsi que l’usine de M. BARRÈRE (charpentier). 11 bâtiments sont endommagés (dont l’église). La seule pompe anti-incendie ne pourra pas grand-chose pour éteindre le feu. Une cinquantaine de personnes se retrouve sans domicile (ils bénéficieront de la solidarité des Landais).

Poussés sans ménagement dans l’ambulance du Sanatorium de Nouvielle (à Bretagne), réquisitionnée, et dans des camions, les otages sont transportés et incarcérés à la maison d’arrêt de Mont-de-Marsan, où ils retrouvent les 3 otages arrêtés le matin.

Les Allemands recherchent des résistants parmi les otages. Un certain MOMAS, milicien (arrêté par le groupe de René VIELLE, il s’était échappé), agent du SD, dissimulé dans la salle des douches de la prison de Mont-de-Marsan, indique à KRUMBECK (de la Sicherheitspolizei), ceux qu’il soupçonne d’appartenir à la Résistance, lorsqu’ils passent devant lui. Mais, pour aucun d’eux, leur appartenance à la Résistance ne peut être prouvée. C’est uniquement par représailles que ces hommes seront déportés en Allemagne.

Le 15 juin, René VIELLE est inhumé à Eugénie-les-Bains, en présence, malgré les risques encourus, des jeunes de la Résistance.

Les troupes allemandes ayant eu, au cours des événements, deux tués, et un capitaine décédé des suites de ses blessures, il avait été question d’exécuter plusieurs personnes arrêtées, à titre de représailles. Le préfet GAZAGNE intervient avec insistance à plusieurs reprises auprès des autorités allemandes et particulièrement de la Sicherheitspolizei, en faveur des otages incarcérés.

Huit sont relâchés à Mont-de-Marsan le 16.

Le matin du 21, les 22 otages restants sont rassemblés dans la cour de la prison, chargés dans des camions et transportés à Bordeaux, au Fort du Hâ, où ils sont incarcérés sous un régime de détention très dur, affublés de l’étiquette rouge « Terroriste ».

Trois Grenadois ayant été relâchés le 26, sur ordre de la Sipo-SD de Bordeaux, les 19 otages restants sont transférés en car dans « une gare de marchandises de la banlieue bordelaise », chargés avec 298 autres détenus par groupes de 40 dans des wagons à bestiaux gardés par cinq S.S., et déportés dans un convoi, parti de Bordeaux le 28 juin 1944 tard dans la nuit, et arrivé au camp de concentration de Dachau, le 7 juillet à 6 heures. Le ravitaillement est assuré par la Croix-Rouge.

Près des trois quarts d’entre eux sont ensuite transférés dans des « kommandos » de travail ou vers d’autres camps de concentration.

Parmi les hommes de ce convoi, les deux-tiers ne sont pas rentrés.

Les 19 otages de Grenade-sur-l’Adour partent pour l’important kommando d’Allach, à 11 km de Dachau. 9 d’entre eux sont transférés, fin août 1944, vers le camp de concentration de Flossenburg, et son « kommando » d’Hersbrück, installé au nord-est de Nuremberg. Les déportés y travaillent dans des conditions très pénibles, au percement de galeries souterraines pour installer une usine d’armement. Le taux de mortalité y est très élevé.

Léon CHEBASSIER se rappelle : « Après 9 jours de voyage, les 18 (sic) Grenadois, partis de Bordeaux, arrivent au camp de concentration de Dachau. Ils sont tous admis au Block 23. Le soir même, le gendarme Gérard Fourcade est appelé pour être ramené en France entre deux agents de la Gestapo. Monsieur l’Abbé Maurice Tauziède va au block des prêtres, tandis que Gabriel Sempé, malade, est admis à l’infirmerie. Les 15 restants sont transférés au camp d’Allach, distant de Dachau d’une quinzaine de kilomètres. Ils partent à pied, les souliers reliés par les lacets autour du cou. A l’arrivée, un appel est fait pour demander à chacun sa profession. Deux mécaniciens sont affectés au kommando de Kaufbeuren, quatre restent à Allach. Les autres sont transférés au camp de Flossenburg où ils ont été exterminés « .

Le camp de Dachau est libéré par les Américains le 29 avril 1945.

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Eté 1945 – Léon Chebassier et Claude Ulrich – CPRD

Le 13 juin 1948, Grenade-sur-l’Adour faisait ériger une stèle devant la mairie. Le 11 novembre de cette même année, la ville était citée à l’ordre du corps d’armée par le secrétariat d’État aux forces armées (guerre) recevant le 12 juin 1949, la Croix de guerre avec étoile de vermeil.

Texte de la citation à l’ordre du corps d’armée : « Ville qui, durant toute l’occupation, a eu une attitude non seulement digne, mais réticente à l’ennemi. Hébergeant des réfractaires et organisant leur passage à travers la frontière des Pyrénées. Le 13 juin 1944, au cours d’une action dirigée par M. Vielle, adjoint au maire, un important convoi allemand a été intercepté aux portes de la ville et a subi des pertes sensibles. La cité a été aussitôt l’objet de représailles sanglantes au cours desquelles la population, rassemblée sur la place publique et tenue sous la menace des mitrailleuses, a dû assister impuissante à la destruction par l’incendie de ses principaux édifices et à l’arrestation de 50 otages envoyés en déportation. Ville martyre qui a bien mérité de la Patrie ».

En 1999, Léon CHEBASSIER crée le Pavillon de la Résistance et de la Déportation à Grenade, dont s’occupe aujourd’hui le petit-fils de René VIELLE.

LES VICTIMES

2 TUÉS :

NERCAMP Joseph Pierre, né le 25 février 1892 à Grenade, fils de Jean-Marie dit « Paul », menuisier, et de Jeanne Dedeban, épouse Marie-Louise Farbos, habite rue de Belot, ancien combattant 14-18, cultivateur. Il se trouvait au fond de son jardin et, atteint d’un coup de feu à la jambe, décède le 29 à l’Hôpital de Mont-de-Marsan, où les Allemands l’avaient déposé. Il figure sur le monument aux morts de Grenade.

Marguerite BRÈTHES, née le 23 juin 1868 à Grenade, fille de Jean, charpentier, et de Félicie Amé, épouse d’Henri Victor GAIGNARD (un fils mort pour la France en 1915). Ayant refusé d’obtempérer, elle est blessée à la main d’une rafale de mitraillette et décède peu après.

2 BLESSÉS :

MALET Pierre, né le 22 juin 1881 à Coudures, fils de Joseph et de Marie Fitère, épouse en 1906 à Samadet Marie TASTET, habite Grand Rue, ancien facteur des P.T.T.

TASTET Marie épouse MALET, née le 26 octobre 1885 à Bats, fille de bernard et de catherine Marie Dubroca, couturière

Tous deux sontlégèrement atteints par des éclats de balles.

11 ARRETÉS ET RELÂCHÉS A BORDEAUX :

d’ARTIGUE(S) Jean, né le 15 février 1915 à Montfort-en-Chalosse, fils de Jean-Marie Amédée (mort pour la France en 1914) et d’Elisabeth de Laborde d’Arbrun, épouse en 1944 Gabrielle d’Antin, propriétaire, otage, libéré à Bordeaux. Décédé en 1989 à Bordeaux.

BATS Henri, né le 17 décembre 1898 à Gouts, fils d’Etienne, cultivateur, et d’Anna Castagnos, épouse en 1927 Armantine Labescat, rue du Casse, muletier de M. Laboudigue, otage, relâché le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 1984 à Mont-de-Marsan.

BROUSSE Joseph François Marie, né le 26 avril 1890 à Grenade, fils d’Antoine Jules, propriétaire et teinturier, et  de Marie Ursule Destouet, négociant en grains, officier de réserve, ancien combattant 14-18 et 39-40, maire, libéré le 26 juin à Bordeaux. Il sera convoqué à la « Gestapo » de Mont-de-Marsan pour une sévère mise en garde. Décédé en 1961.

DUPORTÉ Laurent, né le 4 août 1902 à Castandet, fils d’Henri, laboureur, et de Marie Sauvage, épouse en 1924 Léontine Clavé, Grand Rue, agriculteur, relâché le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 1988 à Mont-de-Marsan.

DUPORTÉ Jean « Jean-Louis », né le 8 août 1926 à Grenade, fils de Laurent et de Léontine Clavé, étudiant, relâché le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 2020 à Villenave-d’Ornon.

LABOUDIGUE Justin, né le 26 août 1883 à Carcen-Ponson, fils de Jean-Baptiste, cultivateur, et de Madeleine Castaignos, épouse en 1908 à Bégaar Marie Soubielle, ancien combattant 14-18, négociant en bois, otage, relâché le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 1954 à Grenade-sur-l’Adour.

LACLAU, employé au cadastre, otage, libéré à Bordeaux sur intervention de son administration

LAMOTHE André Joseph, né le 7 octobre 1887 à Grenade, fils de Joseph, propriétaire, et d’Eugénie Despons, ancien combattant 14-18, épouse en 1920 Marie Dabescat, rue du Casse, négociant en grains/collecteur, libéré le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 1960 à Grenade.

LARRAN, douanier, de St-Maurice, libéré le 16 à Mont-de-Marsan sur intervention de ses chefs

SAINT-JEAN André, né le 19 juillet 1899 à Cazères, fils de Germain, gendarme, et d’Anna Ducournau, ancien combattant 14-18, épouse en 1935 à Grenade  Marie-Thérèse Sovart-Beth, 7 enfants, habite Bordères, douanier, otage, libéré à Mont-de-Marsan, décédé en 1978 à Anglet.

SARRAGOUSSE Alfred, né le 6 décembre 1891 à Classun, maison Moulès, fils d’Eugène Jean, propriétaire, et de Marcelline Dabadie, aubergiste/débitant/négociant en vins, libéré le 16 à Mont-de-Marsan. Décédé en 1974 à Mont-de-Marsan.

19 DEPORTES, 11 DECEDES

BARRÈRE Victor Jean Louis, né le 23 mars 1905 à Grenade, fils d’Antoine, charpentier, et de Marie Léontine Biarnès, épouse en 1932 Jeanne Cazalis, Quartier Pasdevant, entrepreneur (charpentier), déporté à Dachau le 28 juin 1944, transféré au kommando d’Allach, libéré le 30 avril 1945 d’Allach, rapatrié le 29 mai 1945 depuis l’Ile de Reichenau par train sanitaire via Mulhouse. Carte Déporté Résistant. Décédé en 1972 à Grenade.

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Victor Barrère

BOURBONNAIS René, né le 18 août 1904 à Nouans-les-Fontaines (37), fils de Paul Augustin, gagiste, et de Jeanne Eugénie Lanchais, marié en 1941 à Toulouse avec Colette Camille Eugénie Vigneau, domicilié à Toulouse, tourneur, déporté à Dachau le 28 juin 1944 (matricule 78150), transféré au kommando d’Allach, libéré le 30 avril 1945 d’Allach. Rapatrié depuis l’Ile de Reichenau par train sanitaire le 31 mai via Mulhouse. Décédé en 1966 à Paris XVe.

BRÈTHES André, né le 16 novembre 1921 à St-Maurice-sur-Adour, fils de Marcellin, cultivateur, et de Marie Dayre, agriculteur, domicilié à St-Maurice, dit membre des F.F.C. (fiche Ministère Anciens Combattants), déporté par le convoi du 28/06/1944 au départ de Bordeaux à destination de Dachau, matricule 78155, affecté à Allach, puis au kommando de travail d’Hersbrück (rattaché à Flossenburg) le 27 août pour installer une usine souterraine fabriquant des moteurs d’avion, décédé le 16 ou 23 novembre 1944 à Hersbrück. Ses cendres furent rapatriées depuis Nuremberg en France en 1949. Médaille de la Résistance 1953. Carte de Déporté Résistant. Figure sur le monument aux morts de St-Maurice.

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André Brèthes

CASTELNAU Gabriel, né le 29 avril 1925 à Grenade, fils de Jean, charpentier, et d’Elina Dufrêche, rue du Soleil, comptable, dit membre des F.F.C. (Fiche Ministère Anciens Combattants), déporté par le convoi du 28/06/1944 au départ de Bordeaux à destination de Dachau, matricule 78167, transféré à Allach, puis à Flossenburg (au kommando de Hersbrück), le 26 août 1944, décédé le 1er décembre 1944 à Hersbrück. Carte de Déporté Résistant. Figure sur le monument aux morts et le monument commémoratif de Grenade.

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Gabriel Castelnau

CHEBASSIER Léon, né le 1er février 1927 à Paris, fils de Léon, marchand forain, et de Charlotte Pouheau, rue du Casse, négociant (mécanicien, chauffeur), déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, transféré aux kommandos d’Allach, Kaufbeuren et à nouveau Allach (tous rattachés à Dachau), libéré le 30 avril 1945 d’Allach. Carte de Déporté Résistant. Il est décédé en 2013.

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Léon Chebassier

DAUGÉ Jean Roger, né le 29 mai 1907 à Maylis, fils de Jeanty, valet de chambre, et de Jeanne Latry, cuisinière, gendarme, marié, résistant (« agent de renseignement des services secrets britanniques », réseaux Denis et Aristide-Buckmaster). Déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau (matricule 78195), transféré le 27 août 1944 à Hersbrück (kommando de Flossenburg), décédé le 6 décembre 1944 à Hersbrück. Carte de Déporté Politique, rejet Carte de Déporté Résistant (1952).

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Jean Daugé

FOURCADE Gérard, né le 31 décembre 1908 à Lagrange, fils d’Hippolyte, cultivateur, et de Marie Françoise Sarracaigne, gendarme, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, rapatrié dès son arrivée à Dachau le 8 juillet. Décédé en 1997 à Labastide-d’Armagnac.

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Gérard Fourcade

HARTÉ Cyprien Paul, né le 27 novembre 1920 à Grenade, fils de Roger, coiffeur, et de Marie Surre, Grande Rue, coiffeur, résistant (réseaux Denis et Aristide Buckmaster), déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, matricule 78256, affecté à Allach, transféré au kommando d’Hersbrück (rattaché à Flossenbürg) le 27 août, décédé le 3 novembre 1944 à Hersbrück. Ses cendres furent rapatriées en France en 1951. Médaille de la Résistance 1959, Chevalier de la Légion d’Honneur 1959. Carte de Déporté Résistant.

LABURTHE Edouard Marcel Louis, né le 13 janvier 1903 à Grenade, fils Jean Augustin, peintre, et de Marie Jeanne Dupourqué, épicière, épouse en 1925 à Grenade Noélie Dartigues (épicière), artisan peintre, Grand Rue, prisonnier de guerre 1940, libéré fin 1941/début 1942 comme malade, dit membre des F.F.C. (fiche Ministère des Anciens Combattants), résistant réseau Aristide, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, décédé le 14 février 1945 à Dachau ou Allach. Médaille de la Résistance 1959. Chevalier de la Légion d’ Honneur, à titre posthume, en 1959. Carte de Déporté Résistant.

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Edouard Laburthe

LERICHE Joseph Emile, né le 9 avril 1905 à Ath (Belgique), fils d’Emile, polisseur de meubles, et d’Elisa Marie Vanhoutte, peintre en bâtiments, épouse en 1931 Marie-Louise Castay, résistant réseaux Denis et Aristide, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau matricule 78296, transféré à Flossenbürg le 25 août, affecté au kommando d’Hersbrück, décédé le 23 octobre 1944 à Hersbrück (kommando de Flossenburg). Ses cendres furent rapatriées du cimetière de Hersbrück vers la France en 1961. Carte de Déporté Résistant.

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Joseph Leriche

LIMON Joseph René, né le 21 mars 1923 à Houssen (68), fils d’Odile Limon, domicilié 24 rue d’Aumale à Paris IXe, alias à Toulouse rue Montaulieu, secrétaire commercial/comptable, résistant réseaux Denis et Aristide, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, transféré au kommando de Hersbrück (rattaché à Flossenburg) le 27 août, décédé le 23 novembre 1944 à Hersbrück. Médaille de la Résistance 1954. Attribution de la mention « Mort pour la France » le 24/03/1997.

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René Limon

MEYER René Joseph, né le 2 janvier 1922 à Hésingue (68), dessinateur (alias cultivateur), dit résistant réseau Denis Buckmaster (fiche Ministère des Anciens Combattants), déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau, transféré au kommando d’Allach (rattaché à Dachau), transféré à Flossenbürg, libéré le 30 avril 1945 d’Allach. Habite Hésingue. Décédé en 1994 à Mulhouse (68).

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René Meyer

PARISOT Pierre Emile Louis, né le 25 août 1914 à Chaumont (52), fils de Paul, expéditionnaire à la Direction des Postes, et de Maria Noémi Goirot, dessinateur/architecte, marié à Grenade en septembre 1940 avec Jeanne Amélie Gardet, résistant F.F.I., déporté par le convoi du 28/06/1944 à destination de Dachau (matricule 78342), affecté au kommando d’Allach, puis affecté le 26 août au kommando de travail d’Hersbrück (rattaché à Flossenbürg) pour installer une usine souterraine fabriquant des moteurs d’avions, transféré à Flossenbürg, décédé le 17 janvier 1945 à Flossenbürg (ou Hersbrück), mort de mauvais traitements. Médaille de la Résistance 1955. Mention « Mort en déportation » par arrêté du 05/12/1995. Figure sur les monuments de Grenade et Chaumont.

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Pierre Parisot

RICAU Pierre, né le 26 mars 1905 à Salies-de-Béarn (64), domicilié à Pau, palefrenier, résistant réseaux Denis et Aristide, roué de coups par les Allemands, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à destination de Dachau (matricule 78354), au kommando d’Allach, transféré au kommando de Hersbrück (rattaché à Flossenbürg) le 26 août, décédé le 4 janvier 1945 à Hersbrück. Acte de disparition le 9 octobre 1946. Médaille de la Résistance 1956.

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Pierre Ricau

SEMPÉ Gabriel Aubin (Edouard),  né le 2 avril 1905 à Barcelonne-du-Gers (32), fils d’Aubin Jean-Marie, propriétaire, et d’Amélie Porte, épouse en 1939 à Grenade Sidonie Berthe Marie Clavé, grainetier (négociant), résistant F.F.C., déporté par le convoi du 28 juin 1944 à destination de Dachau, affecté au kommando d’Allach, transféré à Flossenbürg ?, libéré le 29 avril 1945 de Dachau. Carte de Déporté Résistant. Décédé en 1988 à Saint-Sever.

SUSTRA Jean-Marie, né le 18 janvier 1908 à Bordeaux (33), fils de Fortuné Marie Armand, employé de commerce, et de  Françoise Barbot, marié en 1930 à Bordeaux avec Angela Lopez, sous-officier, habite Grenade (alias Mont-de-Marsan), résistant (réseau Hunter, pseudonyme « Susbielle »), interné au Fort du Hâ, déporté par le convoi parti de Toulouse le 3 juillet 1944, reparti de Bordeaux le 9 août et arrivé le 28 août à Dachau (matricule 93982), transféré à Mauthausen le 14 septembre (matricule 99150), puis à Gusen I (kommando de Mauthausen) le 16, puis Gusen II le 2, décédé le 30 novembre 1944 à Gusen II/Langenstein. Il a suivi un parcours différent des autres otages, sans doute en raison de son appartenance à un réseau de Résistance. Médaille de la Résistance 1959. Il ne figurait pas sur le monument de Grenade. Son nom a été ajouté sur la plaque le 13/06/2015 et il figure désormais sur le Monument aux Morts de Saint-Maurice-sur-Adour (40). Il figure également sur le monument aux morts de Bordeaux.

Mont-de-Marsan, le 13 juin 1944 à 21H45
Mon cher Pierrot, Dans quelques minutes, dans quelques instants, dans quelques jours peut-être, je serai condamné à mort, à moins que Dieu, cette Providence qui ne m’a jamais quitté, veuille en sa grâce puissante me laisser le temps de te voir grandir et faire un Soldat, un vrai, celui qui suit son chemin dans l’Honneur et qui meurt pour sa Patrie. Aussi, cher enfant, je te demande, si tu retrouves ta mère, de l’honorer et de l’aimer comme une sainte. De te rappeler mon souvenir et de penser que, toujours, j’ai suivi le chemin pour lutter pour la France et combattre dans l’Honneur. Je ne t’en dis pas plus car je sais que tu es déjà un soldat. Travaille bien, continue et arrive à faire un très grand soldat. Ton père qui t’embrasse bien fort.

Jean

Lettre écrite depuis la prison de Mont-de-Marsan (Source : Souvenir Français)

TAUZIÈDE Louis Gabriel, né le 12 mai 1927 à Eauze (32), fils de Joseph, boulanger, résistant réseaux Denis et Aristide, déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau (matricule 78380), transféré au kommando d’Hersbrück (matricule 21259, rattaché à Flossenbürg) le 26 août, décédé le 10 septembre 1944 à Hersbrück. Ses cendres furent rapatriées du cimetière de Hersbrück vers la France en 1961. Il est inhumé à St-Germé (32). Médaille de la Résistance 1954.

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Louis Tauziède

TAUZIÈDE Pierre « Maurice », né le 7 septembre 1914 à Rion-des-Landes, maison Charot, fils de Jean, cultivateur, et de Catherine Lasserre,  élève au séminaire d’Aire, puis à celui de Poyanne, prêtre en 1939, vicaire de Grenade, homologué résistant réseau Denis-Buckmaster (depuis le 1er janvier 1944). Accusé d’influencer la jeunesse contre le peuple allemand et d’avoir tiré sur les Allemands depuis le clocher, il est  déporté par le convoi du 28 juin 1944 à Dachau (matricule 78381), libéré par les Alliés le 30 avril 1945, rapatrié le 1er juin 1945. Ensuite curé de Bélis-et-Maillères à partir de 1946. Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Croix du combattant volontaire de la Résistance, Médaille de la déportation. Carte de Déporté Résistant. Président de l’A.D.I.F. (Association des déportés, internés et familles de disparus). Décédé en 1990 à Mont-de-Marsan et inhumé à Bélis.

ULRICH Claude, né le 25 juin 1927 à Grenade-sur-l’Adour, fils de Jean-Baptiste Alexandre Jacques, électricien, mécanicien (d’origine alsacienne) et de Fernande Marie Marguerite Darribeau, couturière, rue du Soleil. Il est boulanger à Grenade. Homologué résistant des Forces Françaises Combattantes (réseaux Denis et Aristide-Buckmaster). Incarcéré à Mont-de-Marsan, déporté à Dachau le 28 juin 1944 (sa fiche Ministère Anciens Combattants dit le 29), transféré à Allach (kommando rattaché à Dachau), matricule 78392 (pour la firme BMW, et différents chantiers de l’organisation Todt). Libéré le 22 avril par les Américains au camp abandonné par les SS la veille. Rapatrié depuis l’Ile de Reichenau le 31 mai 1945 par train sanitaire via Mulhouse. Décédé le 23 mai 1950 à Paris/Grenade-sur-l’Adour, des suites de sa déportation. Carte de Déporté Résistant. Le C.P.R.D. conserve sa veste de déporté.


Sources :

« La Résistance dans les Landes » (A.E.R.I.), article de Gilbert Dupau

Archives du C.P.R.D.

https://souvenir-francais-landes.fr/Pays%20Grenadois.html

http://bteysses.free.fr/Temoignages/Allach.html

https://www.kz-gedenkstaette-dachau.de/fr/site-historique/camp-de-concentration-de-dachau-1933-1945

http://www.memoire-deportation-ain.fr/dachau.aspx

https://museedelaresistanceenligne.org/media6006-Libration-dAllach-kommando-de-Dachau#fiche-tab