Le bombardement de la base aérienne

Le 27 mars 1944, en début d’après-midi, la base allemande de la Luftwaffe est bombardée par une cinquantaine d’avions alliés.

L’image

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Source : Levaufre (C.), Mont-de-Marsan et autres lieux un jour de mars 1944…, Amis des Archives des Landes ‑ Association Landaise de Recherche et de Sauvegarde (A.A.L.‑A.L.D.R.E.S.), 2018

La photographie est prise depuis l’esplanade de la gare (actuel parking longue durée), sans doute le 27 mars dans l’après-midi, les incendies ne sont pas éteints. La maison au fond du champ existe toujours, rue du Ruisseau. Plus loin, on distingue les deux imposants bâtiments jumeaux et la cheminée de l’usine à bois Bernos. Au fond, au centre gauche, le clocher de l’église de St-Jean-d ‘Août, et, à l’extrême droite, semble-t-il, le lycée.

L’histoire

Présents sur le terrain établi par la Luftwaffe À Mont-de-Marsan depuis l’automne 1943, des quadrimoteurs Junkers 290 ont pour mission de sillonner le golfe de Gascogne à la recherche des convois alliés qui ravitaillent l’Angleterre. Lorsqu’ils sont repérés, l’État-major allemand fait intervenir soit ses sous-marins au départ d’une de leurs bases de l’Atlantique soit ses avions d’attaque, des Focke Wulf 200 Condor basés principalement À Bordeaux.
Si c’est donc la venue de ces quadrimoteurs de reconnaissance qui justifie la construction d’une base aérienne à Mont-de-Marsan avec une piste de 2000 mètres, des taxiways et des aires de dispersion des appareils, c’est elle aussi qui va justifier son bombardement.
Effectivement la mission de ces appareils au départ du terrain de Mont-de-Marsan est une menace dans le cadre de la préparation du débarquement en Normandie et c’est pourquoi les Alliés prennent la décision de le neutraliser.
Pour faire d’une pierre trois coups, le 27 mars 1944 les Américains vont donc bombarder plusieurs terrains du Sud-Ouest dont Biarritz-Parme, Pau-Pont Long et Mont-de-Marsan.
Accompagnés par 960 chasseurs de protection, 167 bombardiers lourds B-24 « Liberator » décollent du sud de l’Angleterre et en début d’après-midi, en 4 vagues successives, 47 d’entre eux vont venir larguer un peu plus de 6000 bombes de différents calibres sur le terrain montois.
Les résultats sont décevants car les bombes ont manqué la piste, leur objectif principal.
On relève 19 morts (civils français, dont la petite fille de Jean-Marie Clapot, qui sera tué au Pont de Bats, et militaires allemands et italiens) et 10 blessés.
Deux des B-24 sont abattus, l’un se crashe en mer au large de Capbreton (6 victimes), l’autre près de Bilbao.