Le 11 janvier 1944 au petit matin, de violents coups résonnent sur la porte du 64 bis de la Rue Gambetta à Mont-de-Marsan. Les trois sœurs WEILL, Marthe, 45 ans, Marguerite, 44 ans, et Coralie, 41 ans, réfugiées à Mont-de-Marsan depuis le début de la guerre, réveillées en sursaut, n’ont que le temps de s’habiller et de rassembler quelques affaires, elles doivent suivre deux officiers allemands et un feldgendarme, qui les conduisent à la « feldgendarmerie » (Hôtel de France, place St-Roch).
A Mimizan, à la villa « Les Ecureuils », rue Assolant, ce sont les sœurs Jeanne et Hélène PICARD, 54 et 51 ans, elles aussi réfugiées alsaciennes, qui doivent suivre les militaires allemands. L’arrestation est éprouvante, car Pauline Blum leur tante, âgée de 81 ans, est admise à l’hôpital de Mont-de-Marsan le lendemain à 11 heures et y décède à 13 heures.
Dans l’arrondissement de Dax, les arrestations, opérées par la feldgendarmerie de Dax, ont lieu de manière coordonnée à 11 heures :
- A Hossegor, les Allemands se présentent à la Villa « Champ de roses », route de Soorts, et interpellent Yvonne JANOWSKI, 47 ans. Sa soeur Odette, qui figurait également sur la liste, mais est gravement malade, « intransportable en raison de son état de santé », est finalement laissée en liberté.
- A Capbreton, Maurice KIEVITCH, 32 ans, tapissier dans la Grande Rue, réussit à s’enfuir « au cours du répit qui lui avait été accordé pour se préparer ».
- A Castelnau-Chalosse, Suzanne WEIL, épouse Domenger, 37 ans, pourtant « conjointe d’aryen » selon les critères nazis, est arrêtée.
- A Pomarez enfin, c’est Esther GOMMES-CASSERES, 31 ans, couturière, venue de Bordeaux, qui est conduite à la prison de Dax.
Elles sont brièvement incarcérées à Mont-de-Marsan ou à Dax, transférées à Bordeaux, puis à Drancy le 12, et déportées le 3 février par le convoi n° 67.
La rafle entraine donc au total 9 arrestations dans les Landes (et une évasion).
Ajoutons qu’à Bayonne, au 24 boulevard Jean d’Amou, la landaise Reine LEVY, née à Léon, 44 ans, est également interpellée. Son époux Gérard Moïse Olivera, 80 ans, décède ce même 11 janvier à 5 heures du matin, sans doute des suites de l’arrestation.
Contexte national et régional
Le 20 décembre 1943, le jour même du remaniement ministériel qui porte Joseph Darnand au Secrétariat général au Maintien de l’Ordre, et qui marque encore plus la dérive collaborationniste du Gouvernement de Vichy, le Kommandeur de la Sipo-SD de Bordeaux demande au préfet de la Gironde la liste des Juifs du département, y compris les Français. Ce dernier cède.
Dans les Landes, le 6 janvier 1944, le recensement des Juifs est mis à jour, on ne compte alors plus que 30 Juifs, tous de nationalité française, presque tous réfugiés alsaciens depuis le début de la guerre.
Le 10 janvier, à 13 h 30, la Sipo-SD de Bordeaux ordonne à l’Intendant de police Duchon de procéder à l’arrestation de » tous les Juifs « , et » sans considération d’âge « .
L’ordre d’arrêter les Français « israélites » est peut être un test des Allemands de la volonté Vichy de coopérer. Cela peut être également une forme de représailles à l’encontre de la Préfecture de la Gironde, qui a fourni aux Allemands la preuve qu’elle écoutait Londres : elle a en effet fait évacuer, le lundi 3 janvier, les quartiers de Bordeaux proches de la base sous-marine, sur l’avis diffusé par Londres d’un bombardement de cette base (bombardement qui n’a pas eu lieu).
Pierre Laval, donne pour consigne à ses services d’obéir aux Allemands. En fin de journée, l’ordre est confirmé par Darnand qui précise que les arrestations seront effectuées de toute façon. Cette décision est un des jalons de l’abandon par Vichy des Juifs français.
A la Préfecture régionale, plus personne ne se fait d’illusions sur le sort des Juifs arrêtés et déportés.
La rafle à Bordeaux
Grâce au procès Papon, le déroulement de cette rafle est particulièrement bien documenté.
Dans la nuit du 10 au 11 (à partir de 21h05), et la journée du 11, près de 300 Juifs sont arrêtés dans la région par les Allemands et la gendarmerie française. 226 pour toute la Gironde, dont une majorité sont Français (parmi eux Boris Cyrulnik).
D’autres arrestations ont lieu à Pau, à Bayonne et dans les Landes (une quarantaine en tout), mais sans le concours de la Gendarmerie française.
Après l’arrestation, les incarcérations se font à la synagogue et à la Caserne Boudet. Pour la première fois en France, une synagogue servait de prison. Terrible mention de l’intendant régional de police dans son rapport : « les détenus se sont montrés très sensibles à l’attitude parfaite des Autorités et du personnel français à leur égard ».
Dans la journée du 11, un contrôle des arrestations est effectué par la SiPo, la SEC et la préfecture. Le 12 un » contrôle médical de circoncision » est pratiqué non par un médecin mais par deux agents de la SiPo.
Les personnes dont le cas était litigieux sont maintenues au camp de Mérignac « jusqu’à ce que leur appartenance raciale soit déterminée ».
Des démarches sont tentées pour obtenir le maintien à Bordeaux de certaines catégories : femmes de prisonniers, mutilés et pensionnés de guerre, vieillards, femmes enceintes etc… Au total 19 libérations et 23 exemptions de départ sont obtenues.
Le 12, après avoir séjourné dans la synagogue, les Juifs arrêtés sont transportés, dans deux cars de voyageurs fournis par la TOEB (transports bordelais), jusqu’à la gare Saint-Jean, où ils sont parqués dans des wagons à bestiaux. Les wagons ont été ouverts aux horaires du déjeuner, des employés du Secours National distribuant des paquets de vivres et des couvertures en nombre insuffisant aux familles juives.
Vers 15 heures le convoi de 317 Juifs part à destination de Drancy via Austerlitz. Le rapport journalier du commissariat civil de la Gare Saint-Jean relate les conditions matérielles épouvantables dans lesquelles ce transport de femmes et d’enfants en majorité a eu lieu dans des wagons couverts « complètement nus, ni bancs, ni paille (seuls 2 seaux hygiéniques placés par le service des évacués) ». Chaque wagon, dans lequel s’entassent 40 personnes, et dont les fenêtres d’aération sont clouées, était placé sous le contrôle d’un policier français et d’un policier allemand.
Selon les rapports, la rafle du 11 janvier « a soulevé dans le département une émotion d’autant plus vive qu’aucune raison particulière ne l’a expliquée et que la police française y a participé dans des conditions que la population ignore mais interprète défavorablement à son égard ».
« La nouvelle des arrestations s’est répandue rapidement dans toute la ville et une foule de curieux est venue stationner devant la synagogue, attirée semble-t-il par la sympathie pour les israélites qui cependant n’étaient pas très aimés à Bordeaux. Cette opération est critiquée dans tous les milieux de la population. On la réprouve surtout parce qu’elle était dirigée contre des citoyens français, également en raison de l’état de santé et de la situation de certains israélites arrêtés (vieillards, enfants de tous âges, femmes enceintes, mutilés …). La coopération de la police française à l’exécution de ces mesures est condamnée même par les éléments pondérés… De pareilles opérations ne peuvent qu’engendrer l’hostilité contre les troupes d’occupation et provoquer des attentats contre elles ».
ARRETÉS DANS LES LANDES
- GOMMES CASSERES Esther Anna
Née le 22 septembre 1912 à Bordeaux (33), 9 rue Capeyron, fille de Benjamin Adolphe, facteur et de Noémie « Denise » Lévy, lisseuse, blanchisseuse (déportée avec sa fille). Sœur d’Abigaïl Adrienne, déportée en même temps.
Couturière, elle est dite domiciliée 26 rue Louis Liard à Bordeaux.
Elle ne figure pas sur les recensements des Juifs des Landes…
Arrêtée le 11 janvier 1944 à Pomarez, elle est incarcérée à Dax, puis à la prison de Bordeaux, enfin à Drancy. Déportée à Auschwitz par le convoi n° 67 au départ de Drancy le 03/02/1944. Déclarée décédée le 15/02/1944 Auschwitz (mention marginale portée en 1952).
Elle figure sur la plaque commémorative de la synagogue de Bordeaux.
- JANOWSKI Yvonne Rachel
Née le 13 mars 1896 à Bordeaux (33), 54 rue Frère, fille de Victor, comptable (décédé le 4/12/1941 à Hossegor) et d’Adrienne Rosenfeld (décédée le 24/11/1943 à Hossegor). Inhumés cimetière Soorts.
Couturière, elle est domiciliée 122 cours de Verdun à Bordeaux.
Autorisée à aller résider à Hossegor, Villa Champ de Roses Route de Soorts (12/08/1942).
Arrêtée le 11 janvier 1944 à Hossegor, Route de Soorts, Villa Champ de Roses, par la Feldgendarmerie de Dax. Sa sœur est laissée en liberté en raison de son état de santé (elle décèdera à Tarbes le 14 mai suivant).
Yvonne est incarcérée à Dax, puis à la prison de Bordeaux, puis à Drancy (le 13).
Déportée à Auschwitz par le convoi n° 67 au départ de Drancy le 03/02/1944.
Décédée entre le 3 février 1944 et le 1er juillet 1946 (jugement du Tribunal de Grande Instance de Dax en date du 19 mars 1947).
Elle figure sur la plaque commémorative de la synagogue de Bordeaux.
- KIEVITCH Maurice
Né le 4 août 1911 à Paris (XIIe), fils de Chaim et de Riva Rimar (naturalisés en mars 1924), marié le 30 décembre 1933 à Paris XVIIe à une Capbretonnaise, Marthe Lassalle. Un fils, Jean-Pierre (1934-1982). Divorcés en 1966. Remarié avec Pauline Leclercq.
Il fait sa Bar Mitzvah en 1925.
Tapissier-décorateur 21 rue de la Condamine dans le XVIIe
Dans les Landes en janvier 1940, il habite Capbreton Rue du Maréchal Pétain (sept 1941-mars 1943). Arrêté le 15 avril 1942, il a réussi à fausser rapidement compagnie aux Allemands et s’est caché. Rend visite à ses frères à Nègrepelisse à la Noël 1942. Fait passer la ligne de démarcation à sa belle-soeur. Retour à Capbreton, où il habite Grande Rue.
Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Arrêté le 11 janvier 1944 à Capbreton, Grand Rue. Enfui au cours de l’arrestation par la police allemande (14/01/1944).
Résistant FFI (pseudonyme Maurice Lassalle).
Décédé le 23 juin 2008 à Lannemezan (65).
- LÉVY Juliette « Reine » alias Henriette
Née le 24 juillet 1899 à Léon, fille de Joseph, commerçant en tissus à Léon, et de Judith Anita Vaez-Olivera. Epouse le 16 février 1927 à Bayonne (64) Gérard Moïse Vaez-Olivera, industriel (né en 1863, décédé le 11 janvier 1944 à 5 heures – au cours de l’arrestation ?-).
Commerçante 24 boulevard Jean d’Amou à Bayonne (64).
Arrêtée à Bayonne (Mémorial Shoah).
Portée sur les listes sous le nom d’OLIVERA
Transférée à Drancy le 13 janvier 1944, puis déportée par le convoi n° 66 le 20/01/1944 à Auschwitz, arrivée à Auschwitz le 23.
Décédée le 1er février 1944 à Auschwitz (Tribunal civil de Première instance de Bayonne 8 juillet 1948).
Mention marginale « Morte en déportation » (Décision du Ministre de la Défense en date du 6 septembre 2000).
- PICARD Hélène
Née le 22 mai 1892 à Hégenheim (68) (alias le 4 mai 1900 d’après liste convoi), fille de Moïse, commerçant, et d’Adèle Blum (décédée en 1932).
Célibataire.
Avant la guerre Hélène et Jeanne colportaient des tissus et de la mercerie dans les villages avoisinants Hégenheim.
« Bonne ». Réfugiée dans les Landes (1/09/1939). Habite Mézos (sept 1941), « ont quitté Mézos depuis l’année dernière, seraient à Mimizan » (sept 1941). Domiciliée à Mimizan-Plage Rue Assolant Villa Les Ecureuils (oct 1941-sept 1943). Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Condamnée par le Tribunal de la feldkommandantur le 27 août à 3 semaines de prison pour « ne pas avoir porté l’étoile juive bien en vue ». Incarcérée le 5 septembre 1942 à 14h à la prison de Mont-de-Marsan par la feldgendarmerie. Libérée le 26 septembre à 14h.
Arrêtée le 11 janvier 1944. Internée à Bordeaux. Déportée à Auschwitz par le convoi n° 67 au départ de Drancy le 03/02/1944. Déclarée décédée le 8 (JORF 1997).
- PICARD Jeanne
Née le 19 avril 1890 (alias 19 avril 1901 d’après liste convoi) à Hégenheim (68), sœur d’Hélène.
Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Condamnée par le Tribunal de la feldkommandantur le 27 août à 3 semaines de prison pour « ne pas avoir porté l’étoile juive bien en vue ». Incarcérée le 5 septembre 1942 à 14h à la prison de Mont-de-Marsan par la feldgendarmerie. Libérée le 26 septembre à 14h.
Arrêtée le 11 janvier 1944. Internée à Bordeaux. A Drancy le 13. Déportée à Auschwitz par le convoi n° 67 au départ de Drancy le 03/02/1944. Déclarée décédée le 8 (transcrit en 1955) (JORF 1997).
- WEILL Marthe Mélanie
Née le 11 juin 1898 à Zellwiller (67), fille de Marx et de Sara Hirtz. Sœur de Coralie et Marguerite.
Domiciliée à Huningue avant-guerre.
Sans profession, « ménagère ».
Réfugiée à Mont-de-Marsan Rue Gambetta 64 bis (21 nov 1939-oct 1941), puis Rue Gambetta 68 (erreur ?) (mars 1942-sept 1943), et à nouveau au 64 bis en janvier 1944. Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Arrêtée le 11 janvier 1944 à son domicile. Conduite à l’Hôtel de France (Feldgendarmerie). Déportée de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 67 (alias 68) au départ de Drancy le 03/02/1944.
Décédée le 8 (mention marginale de l’acte de naissance) à Auschwitz.
- WEILL Marguerite
Née le 30 juillet 1899 à Zellwiller (67), fille de Marx et de Sara Hirtz. Sœur de Coralie* et Marthe*.
Domiciliée à Huningue avant-guerre.
Employée de bureau, dactylo.
Réfugiée à Mont-de-Marsan Rue Gambetta 64 bis (21 nov 1939-oct 1941), puis Rue Gambetta 68 (erreur ?) (mars 1942-sept 1943), et à nouveau au 64 bis en janvier 1944. Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Arrêtée le 11 janvier 1944 à son domicile. Conduite à l’Hôtel de France (Feldgendarmerie). Déportée de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 67 au départ de Drancy le 03/02/1944. Décédée le 8 (mention marginale de l’acte de naissance) à Auschwitz. Déclarée « Morte pour la France » (JORF 2002).
- WEILL Coralie (Caroline)
Né le 22 février 1902 à Huningue (68), fille de Marx et de Sara Hirtz. Sœur de Marthe et Marguerite, et de Max, déporté en mai 1944.
Domiciliée à Huningue avant-guerre.
Réfugiée à Mont-de-Marsan Rue Gambetta 64 bis (21 nov 1939-oct 1941), puis Rue Gambetta 68 (erreur ?) (mars 1942-sept 1943), et à nouveau au 64 bis en janvier 1944.
Couturière, employée, tailleuse.
Incarcérée le 20 octobre 1942 à 18 h sur ordre des autorités allemandes. Motif : « étoile juive non visible ». Condamnée à 15 jours de prison par jugement du Tribunal de la Kreiskommandantur du 4 novembre. Libérée le 4 à 18 h.
Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Travaille aux Nouvelles Galeries (et en conséquence arrêtée 15 jours fin 1943).
Arrêtée le 11 janvier 1944 à son domicile. Conduite à l’Hôtel de France (Feldgendarmerie). Arrivée le 13 janvier 1944 à Drancy.
Déportée le 3 février 1944 par le convoi n° 67 au départ de Drancy pour Auschwitz.
Décédée le 8 à Auschwitz (jugement de 1954 rectifié en 2004 pour le lieu) (JORF 2002 « Morte pour la France »).
- WEILL/WEIL Anne Suzanne
Née le 4 décembre 1906 à Brumath (67), fille de Samuel et d’Anna ARON.
Elle est secrétaire d’un journaliste aux Dernières nouvelles d’Alsace ». Elle épouse le 3 avril 1928 à Strasbourg avec Jean-Baptiste « Jean » Henri Raoul Domenger, employé, comptable à la SNCF (né en 1901 à Castelnau-Chalosse, décédé en 1978). 3 enfants, Nicole, 7 ans, François, 6 mois, et Eliane, née en août 1941)
Dans les Landes dès le 1er septembre 1939, Suzanne habite au-dessus du commerce de ses beaux-parents, Raoul vient les voir tous les 15 jours environ. Le préfet recommande en mars 1943 de ne pas valider sa carte d’identité.
Arrêtée le 11 janvier 1944 par des feldgendarmes sous les yeux de ses enfants : « Habillez-vous chaudement, vous partez ! » Incarcérée à Dax (avec d’autres Juifs arrêtés sur la Côte Basque), puis à Bordeaux, puis à Drancy (13/01/1944). Son mari, qui l’a suivie dans le train, se fait arrêter à l’entrée de Drancy. Une connaissance lui permet d’être intégrée comme travailleuse du camp. Elle y reste un mois et demi. Elle est ensuite transférée à l’Hôpital Rothschild dans le XIIe, annexe de Drancy, rue Lamblardie. Libérée le 28 juin, elle sort du camp à la Libération de Paris le 18 août, jour ou sa fille Eliane fête ses 4 ans…
Elle est décédée le 22 février 1995 à St-Paul-lès-Dax.