Jacques Ullmo
Fiche du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre - Service Historique de la Défense

Jacques Ullmo

Il est né le 19 juin 1941 à Bourriot-Bergonce (40), fils d’Elisabeth/Elise Ullmo (née en 1916 à Uffheim, Haut-Rhin), réfugiée alsacienne en septembre 1940 (il est reconnu par sa mère le 27 janvier 1942). La famille est domiciliée en dernier lieu 11 rue des Maréchaux à Mulhouse.

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11 rue des maréchaux

Il habite avec sa mère, son grand-père Charles (marchand de grain, né en 1883), son oncle René, et Benoît Rein, un ami de la famille à Bourriot-Bergonce début 1942, « chez Mme Cabane ».

« La famille Ulmo habitait une misérable masure et subsistait en travaillant à de durs travaux forestiers » [1]Amis de la Résistance A. N. A. C. R., Les enfants juifs raflés dans les Landes en 1942-1944, Mont-de-Marsan, 2006..

La famille, « socialement isolée », fut condamnée en février 1943 à 7500 francs d’amende par le Tribunal de Pau pour ne pas s’être fait recenser comme « Juifs » (alors que Charles avait fait la démarche en 1940, mais que la mairie lui avait répondu ne pas avoir reçu d’instructions à ce sujet…). En réponse à une intervention en sa faveur du député d’Agen, le préfet des Landes Gazagne répond ;

Bourriot-Bergonce est en zone sud. S’il s’était trouvé en zone occupée le délinquant (sic) serait interné. La peine est bien légère.

AD 40

La famille est arrêtée à Bourriot « par les troupes d’occupation et la Gestapo » le 21 avril 1944 pour « aide au maquis », lors de la grande rafle contre la Résistance. Ils sont détenus dans la cour de l’école, gardés par les Allemands. Le lendemain, ils avaient disparu, et ils n’ont pas été transférés à Bordeaux. Lors du procès de Dohse (l’un des responsables de cette « rafle »), il est évoqué un rapport relatant l’exécution de la famille [2]Archives CPRD. Détail terrible : au rapport étaient annexées les cartes d’alimentation des victimes….

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Plaque commémorative au cimetière israélite d’Hégenheim

Un jugement du Tribunal de Mulhouse du 23 novembre 1948 établit son décès au 30 juin 1946 [3]A partir de l’entrée en vigueur de la loi du 30 avril 1946, lorsqu’un déporté a cessé de paraître entre le 3 septembre 1939 et le 1er juillet 1946, sans qu’on ait eu de ses … Lire la suite.

Il semblerait qu’un jugement rectificatif du Tribunal de Mulhouse en 1950 (non retrouvé), ait fixé le décès au 26 avril 1944.

Son ayant-cause après-guerre est Mme Geissmann née Ullmann, sa grand-tante (11 rue des Maréchaux à Mulhouse).

Il y a donc un doute sur la date et le lieu de son décès.

Il figure depuis 2006 sur le Mémorial du Parc Jean Rameau.


Documents d’archives

Autres sources

Autres sources
1 Amis de la Résistance A. N. A. C. R., Les enfants juifs raflés dans les Landes en 1942-1944, Mont-de-Marsan, 2006.
2 Archives CPRD. Détail terrible : au rapport étaient annexées les cartes d’alimentation des victimes…
3 A partir de l’entrée en vigueur de la loi du 30 avril 1946, lorsqu’un déporté a cessé de paraître entre le 3 septembre 1939 et le 1er juillet 1946, sans qu’on ait eu de ses nouvelles à cette dernière date, tout intéressé pouvait demander la déclaration judiciaire de décès, sans recourir, comme précédemment, à la procédure de présomption de décès. Ce fut la procédure la plus fréquemment employée. En pratique, le Ministère des prisonniers, des déportés et des réfugiés remettait au requérant une attestation de disparition et indiquait généralement que l’intéressé avait été immatriculé dans un convoi à destination d’un camp de concentration