Jean Louis René Vielle est né le 22 janvier 1895 à Geaune, fils de Pierre « Henri », propriétaire et de Jeanne Marie Augusta Laffitte.
Il entame des études au lycée Duruy, où il joue aussi au rugby dans l’équipe des « Boutons d’Or » (équipe championne de France scolaire), et obtient son baccalauréat en 1913.
Tenté un temps par la médecine, il songe ensuite à devenir notaire.
Il est mobilisé le 17 décembre 1914 et participe aux opérations de Champagne (1915), de la Somme (1916), de Verdun (1917) ainsi qu’à la Bataille de la Marne en 1918 au cours desquelles il est blessé à deux reprises (son casque fut percé de part en part par une balle allemande).
Caporal, puis sergent en 1915, il est ensuite promu sous-lieutenant en 1917 avant de passer lieutenant en 1919 (troupes d’occupation en Rhénanie).
René Vielle est démobilisé le 16 septembre 1919, ayant reçu cinq citations portant attribution de la Croix de guerre 14-18, de la Médaille militaire et de la Légion d’honneur.
Ses citations mettent en avant ses qualités de meneur d’hommes, qu’il déployait aussi sans doute sur les terrains de rugby.
En 1940, il est notaire à Grenade-sur-Adour et président de la chambre des notaires des Landes. Après avoir entendu l’appel du Général de Gaulle, il rejoint la Résistance.
Le décret d’attribution de sa Légion d’Honneur avait été signé de la main du Général Pétain. Mais vingt ans plus tard, ce n’est pas ce général-là, devenu maréchal, que mon grand-père choisit, c’est l’autre, c’est De Gaulle »
Jean-Luc Vielle, petit-fils de René.
Pendant l’Occupation, disposant d’un laisser-passer, il appartient à un réseau qui aide des combattants anglais ou français à passer la frontière espagnole, ou bien encore héberge des familles juives. Il est aussi membre du Réseau Buckmaster comme agent P2 (chargé de mission de 1ère classe).
En 1944, il est chef des F.F.I. du secteur de Grenade.
Le 13 juin, il apprend que, suite aux combats d’Aire-sur-l’Adour, une colonne allemande se dirige vers Mont-de-Marsan. Il décide de lui tendre, avec son groupe, une embuscade, au lieu-dit Marrast, entre Bordères et Grenade.
A 3 heures du matin, le combat s’engage, mais René Vielle est malheureusement tué.
Il obtient une 6e citation, à titre posthume : « S’est, en soldat chevaleresque, porté au secours d’un officier ennemi gravement blessé qui demandait du secours. A été traitreusement assassiné par cet officier au moment où il se penchait sur lui pour le secourir ».
Il recevra la Croix de guerre 39-45 avec étoile d’argent ainsi que la Médaille de la Résistance avec rosette.
Les rues principales de Grenade-sur-l’Adour et Eugénie-les-Bains portent son nom.
Après les combats d’Aire et Bordères, l’armée allemande entame des représailles, mitraillant et incendiant, et raflant les hommes jeunes. 18 d’entre eux sont déportés à Dachau, 10 n’en reviendront pas…
Un parcours pédagogique mémoriel a été inauguré en 2022 à Grenade-sur-l’Adour.
Sources :
Archives Jean-Luc Vielle
Journal Sud-Ouest du 24 juillet 2014