Le réseau « Alliance »

Le réseau Alliance est un des principaux réseaux de Résistance français, essentiellement spécialisé dans le renseignement, et comptant plusieurs milliers de membres. Il est actif dans les Landes dès 1940.

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Une création précoce

Le réseau Alliance est un des principaux réseaux de Résistance français, essentiellement spécialisé dans le renseignement, et comptant plusieurs milliers de membres.

Il est fondé dès l’été 1940, à Pau, par Georges Loustaunau-Lacau, né en 1894 à Pau, militaire de carrière, anti-communiste, antiparlementariste, antisémite et antiallemand, blessé au combat en juin 1940, puis délégué général de la Légion Française des Combattants à Vichy jusqu’en novembre. Il est le type même du « vichysto-résistant ».

Arrêté à Alger le 22 mai 1941, il est libéré et se réfugie à Pau. Le 18 juillet, il est arrêté, à nouveau, par la police française et assigné à résidence à Evaux-les-Bains (Creuse), puis livré à la Gestapo et déporté au camp de Mauthausen le 15 octobre 1943.

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Georges Loustaunau-Lacau au procès de Pétain

Il survit à la déportation et est élu député des Basses-Pyrénées en juin 1951. Il est décédé en 1955.

Le réseau est rattaché à l’Intelligence Service britannique (et, à partir de mars 44, au B.C.R.A.).

Après l’arrestation de son fondateur, le réseau est dirigé par Marie-Madeleine Méric, de juillet 1941 à juillet 1943.

C’est le plus grand réseau commandé par une femme durant cette période, et plus du quart de ses membres sont également des femmes.

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Fausse carte d’identité de Marie-Madeleine Méric

Un grand nombre de renseignements de première importance sont ainsi transmis à Londres, via des opérateurs radio.

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La répression

Les autorités allemandes d’occupation confient la lutte contre le réseau et ses agents au service de contre-espionnage de la Wehrmacht, l’Abwehr (Abwehr IIIF), précisément les antennes de Dijon et de Strasbourg. La première est plus spécifiquement chargée des enquêtes et la seconde de la confection du dossier judiciaire.

En raison de leurs noms de code, inspirés pour la majeure partie de noms d’animaux, ses agents sont surnommés par les services allemands « l’Arche de Noé ».

En 1942, le réseau subit ainsi de nombreuses arrestations, en particulier suite à la trahison de l’agent anglais « Bla », finalement découvert (et exécuté en novembre). C’est alors que Camille Bouvet est arrêté à Dax (avec Joseph Ornstein ?). Lui et ses camarades sont condamnés à mort à Paris et exécutés au Mont-Valérien.

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Camille Bouvet dans son étude peu avant son arrestation

Les arrestations se poursuivent en 1943 (au printemps et en septembre surtout), le « procès » a lieu en Allemagne à la fin de l’année, et 15 membres du réseau sont exécutés le 1er avril 1944 à Karlsruhe.

 C’est en 1944 que la répression est la plus féroce, avec en particulier le démantèlement du groupe de Philippe Koenigswerther de Bordeaux-La Rochelle, arrêté le 8 décembre 43, auquel est rattaché le groupe de l’Abbé BordesAndré Soussotte, Alphand Laborde-). Emmenés en Allemagne, ils sont eux aussi condamnés à mort avec plus de 200 de leurs camarades, au cours de deux « procès », et exécutés sur ordre de Berlin (dont une centaine au camp de concentration de Natzweiler-Struthof) entre les mois de mai et de novembre, alors que les troupes alliées progressent vers l’Allemagne.

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L’abbé Bordes et Alphand Laborde
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André Soussotte en captivité

Au total l’importante contribution du réseau Alliance à la victoire des Alliés se solde par plus de 2000 arrestations, un millier de déportés, 438 morts dont 289 exécutés.


Sources

https://mediatheques.agglo-pau.fr/actualites/760-refus-et-resistance-a-pau#Refus07

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_(r%C3%A9seau)