Peu avant le 11 février 1941, une équipe du « « Devisenschutzkommando » [1]Unité allemande, composée de fonctionnaires des services fiscaux, chargée de procéder à la saisie ou à la vente forcée de devises, actions, or, diamants, biens précieux, possédés par des … Lire la suite se présente à l’agence du Crédit Commercial de France de Mont-de-Marsan (44 rue Victor Hugo, HSBC aujourd’hui) et exige du directeur l’accès aux coffres ouverts aux noms de Raoul Meyer et Max Heilbronn.
Les Allemands agissent au nom de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg [2]ERR, un organisme dirigé par Alfred Rosenberg, et qui a effectué à partir de 1940 d’importantes confiscations de biens appartenant à des Juifs et des francs-maçons dans les territoires … Lire la suite.
Le commando fait ainsi main basse sur au moins 23 toiles de maîtres : quatre Renoir, un Monet, cinq Pissarro, deux Utrillo, deux Bonnard, des Derain, Soutine, etc.
Les deux beaux-frères avaient transféré cette importante collection à Mont-de-Marsan en 1940 afin de la mettre à l’abri alors qu’ils fuyaient la Zone Occupée.
C’est leur beau-père, Théophile Bader, l’un des fondateurs des Galeries Lafayette, qui l’avait réunie dans les Années 30. Ces tableaux proviennent de l’importante collection de Gaston Lévy, entre autres mécène de Paul Signac, co-fondateur de Monoprix avec Théophile Bader, et qui les avait cédées à ce dernier pour payer ses dettes (après la crise économique de 1929).
Les tableaux saisis prennent la direction du Musée du Jeu de Paume à Paris, où sont entreposées les œuvres saisies par les services d’Alfred Rosenberg. Ils sont expertisés par Mme Tomforde.
La collection Bader
Max Heilbronn (1902-1998) fut l’un des fondateurs de Monoprix. Il épouse Paulette Bader, fille du fondateur des Galeries Lafayette. Les trois administrateurs du magasin, ainsi que 129 employés juifs sont contraints de démissionner lors de « l’aryanisation » de l’entreprise. Les familles Bader, Meyer et Heilbronn sont dépossédées de leurs biens.
Après l’invasion de la France, Max Heilbronn (pseudonyme « Harrel » ou « Hennequin ») et son beau-frère Raoul Meyer passent en Zone Non Occupée et s’engagent alors très tôt dans la Résistance.
Proche d’Henri Frenay, il met au point un projet de sabotage général du réseau ferré. Arrêté en juin 1943 par le SD, le service de renseignement nazi, il est torturé à Lyon par Klaus Barbie, avant d’être déporté en janvier 1944 à Buchenwald, puis transféré à Natzweiler-Struthof et Allach, où il est libéré en avril 1945. Sa femme et sa fille Ginette ont trouvé refuge à Lyon au début de la guerre.
Il reprend ensuite la direction des Galeries Lafayette jusqu’en 1971. Son gendre, Étienne Moulin (1912-2004) qu’il a connu à Buchenwald et qui a épousé sa fille Ginette en 1947, lui succède à la tête du groupe.
Raoul Meyer (1892-1970) épouse une autre fille de Théophile Bader, Yvonne. Il entre également dans la Résistance et participe à la libération de Paris. Il reprend alors la codirection des Galeries Lafayette.
Leur fille adoptive Léone naît le 8 novembre 1939. De confession juive, sa mère, son frère et sa grand-mère sont déportés à Auschwitz. Ils n’en reviendront pas.
Dès les lendemains de la Libération, la famille entreprend de récupérer les tableaux spoliés par les Allemands et dispersés. 11 des 23 œuvres spoliées n’ont pas été restituées à ce jour…
Les œuvres spoliées en France
La spoliation des biens des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est un aspect important de leur persécution.
Ainsi, 100.000 objets d’art et plusieurs millions de livres appartenant à des familles juives ont été spoliés en France par les Allemands entre l’automne 1940 et 1944. Les saisies ont ciblé particulièrement 200 grands collectionneurs.
D’avril 1941 à juillet 1944, 29 convois ont transporté des biens saisis de Paris jusqu’au château de Neuschwanstein en Allemagne, où l’ERR avait constitué son principal lieu d’entreposage. Jusqu’au 17 octobre 1944, selon l’estimation de l’ERR elle-même, 1.418.000 wagons de chemin de fer contenant des livres et des œuvres d’art (ainsi que 427.000 tonnes par bateau) ont ainsi transité vers l’Allemagne.
Les tableaux, en général œuvres de peintres « modernes », en particulier impressionnistes, cubistes, etc., étaient classés par les Nazis dans la catégorie de « l’Art dégénéré », et donc échangés avec de grands marchands d’art, ou bien vendus par leur intermédiaire, afin d’acquérir des œuvres pour le compte d’Hermann Göring, de musées allemands, ou bien encore du musée d’Hitler à Linz.
A la Libération, une partie de ces œuvres est retrouvée dans des dépôts en Allemagne par les Alliés, mais une autre partie a disparu, et dort sans doute encore dans des collections privées ou au fond de coffres de banque…
Entre 1945 et 1949, seuls 61.233 objets d’art ont été récupérés en Allemagne.
45.441 furent restitués à leurs propriétaires légitimes.
Sur les 15.000 restants, 13.000 ont été vendus par les domaines et 2.000 environ classés « Musées nationaux récupération » (MNR). Une centaine a été depuis restituée, parfois à la suite de procédures judiciaires à fort retentissement médiatique.
Les oeuvres (voir galerie d’images plus bas)
- Bonnard, « Vue sur une pièce avec une femme sur un canapé buvant du thé », peinture, 56 X 51 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, prévue pour destruction lors de l’autodafé de juillet 1943 (dans le Jardin des Tuileries), envisagée pour un échange, confiée au marchand Martin Fabiani. Non restituée. Référence : Meyer 12.
- Bonnard, « Un pont », huile sur toile, 32 X 51 cm.
Transférée au Jeu de Paume 13/02/41, prévue pour être détruite lors de l’autodafé de juillet 1943, transférée le 15/11/43 à Nikolsburg, aujourd’hui Mikulov en République Tchèque. A l’automne 1943, cette forteresse était devenue l’un des dépôts de l’ERR. A l’approche de la défaite allemande, une partie des œuvres fut mise à l’abri dans les mines de sel d’Altaussee en Autriche, mais le train fut stoppé après quelques kilomètres, à Aulnay-sous-Bois, grâce aux cheminots et aux renseignements fournis par Rose Valland, attachée de conservation au Musée du Jeu de Paume. Pendant plus de quatre ans, cette femme exceptionnelle garde la trace de tous les mouvements des œuvres, de leurs provenances et de leurs destinations. Elle rédige des dizaines de fiches de manière scrupuleuse, déchiffre des papiers carbone allemands jetés dans les poubelles du musée, écoute discrètement les conversations des officiels nazis. Elle fournit des informations essentielles et détaillées à la Résistance, sur les trains qui transportent les œuvres, afin que ces convois soient épargnés par les Résistants. À l’automne 1944, elle communique aux Alliés les noms des dépôts allemands et autrichiens (Altaussee, Buxheim, Neuschwanstein, Füssen, Nikolsburg, etc.) afin d’éviter les bombardements, de les sécuriser et de faciliter la récupération des œuvres entreposées. Oeuvre non restituée. Référence : Heilbronn 6.
- Derain, « Jeune fille nue », peinture, 98 X 78 cm.
Arrivée au Jeu de Paume le 11/02/41. Prévue pour un échange, puis pour être détruite dans l’autodafé de juillet 1943, et enfin pour partir à Nikolsburg le 1er août 1944. Restitué le 26/08/46. Référence : Meyer 4
- Dunoyer de Segonzac « Nature morte sur table de jardin », peinture, 92 X 65 cm.
Prévue pour être détruite lors de l’autodafé de juillet 1943, puis pour un transfert à Nikolsburg le 1/08/44. Restituée le 9 juillet 1947. Référence : Meyer 5
- Dunoyer de Segonzac, « Baie en Méditerranée à St-Tropez », huile sur toile, 54 X 81 cm.
Transférée au Jeu de Paume 13/02/41, prévue pour être détruite lors de l’autodafé de juillet 1943, prévue pour vente sur le marché de l’art, puis pour un transfert à Nikolsburg le 1/08/44, mais le train n’est jamais parti… Restituée le 28/06/45. Référence : Heilbronn 3
- Jongkind, « Rue de Paris», 1886, huile sur toile, 33 X 24 cm.
Transférée au Jeu de Paume 13/02/41. Envisagée pour un échange. Non restituée. Référence : Heilbronn 8
- Marquet, « Le pont St. Michel, Paris », peinture, 92 X 62 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, prévue pour être détruite dans l’autodafé de juillet 1943, confiée au marchand Martin Fabiani pour vente. Non restituée. Référence : Meyer 6
- Monet, « Rapides sur la Petite Creuse à Fresselines » alias « Torrent de la Creuse », 1889, huile sur toile, 67 X 92 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 13/02/41, prévue pour possible échange. Dans les Années 50, Paulette Heilbronn née Bader est contactée par un marchand d’art qui dit savoir où se trouve la toile, mais il fait rapidement machine arrière. Une bataille judiciaire oppose en 2012 Ginette Moulin, la fille de Max Heilbronn et de Paulette, à la famille de marchands d’art et galeristes Wildenstein qui, dans un catalogue des œuvres de Monet paru en 1979, liste le tableau comme figurant dans une collection privée aux Etats-Unis. Non restituée. Référence : Heilbronn 4
- Pissarro, « Femmes sur le chemin du travail » alias « Chemin de campagne avec des paysans, une petite maison et une prairie/jardin, bouquets d’arbres au fond» alias « La Cavée à Eragny. Plein midi », 1887, huile sur toile, 73 x 92 cm.
Toile peut-être achetée par Meyer chez Drouot à la vente du 17 novembre 1932 (Lot 93).
Transférée le 11/02/41 au Jeu de Paume, échangée le 25/02/42 avec Gustav Rochlitz (1889-1972) contre « l’Arche de Noé » de Savery. Rochlitz est l’un des principaux marchands d’art à traiter avec l’ERR (Bruno Lohse, qui agit pour le compte de Göring, est son interlocuteur). Il peut ainsi procéder à dix-huit échanges artistiques avec l’ERR entre le 3 mars 1941 et le 27 novembre 1942, au cours desquels il reçoit 82 tableaux confisqués contre environ 35 tableaux de maîtres allemands ou hollandais. Il revend ensuite les tableaux ainsi obtenus à des galeristes ou d’autres marchands, réalisant d’importants profits.
La toile est envoyée en août 44 à Baden-Baden, et a disparu, non restituée. Références : Meyer 3 et Unbekannt 350
- Pissarro, « Bergère rassemblant ses moutons », huile sur toile, 47 X 38 cm.
Transférée le 11/02/41 au Jeu de Paume, envisagée pour un échange, elle se retrouve en Suisse, où elle passe entre les mains de plusieurs marchands d’art. Après la guerre, Raoul Meyer retrouve la trace du tableau et engage une procédure en 1952 auprès du marchand Bernoulli, mais sa demande est rejetée par un juge suisse, car la prescription est de 5 ans. En 1956, un marchand hollandais la vend à un galeriste newyorkais. En 1957, Aaron et Clara Weitzenhoffer l’acquièrent. En 2000, le Fred Jones Jr. Museum of Art de l’Université d’Oklahoma à Norman (Etats-Unis) la reçoit en leg de la riche veuve. A l’issue d’une longue procédure judiciaire entamée en 2013 par Léone Meyer, la fille de Raoul, le musée conserve la propriété de la toile. L’American Alliance of Museums et l’Association of Art Museum Directors s’étaient fendues d’une lettre de soutien à l’université, soulignant que si les parties de tels accords amiables dans des affaires de spoliation ne respectaient pas leurs engagements, cela risquait de compromettre des accords futurs. « Le danger alors est qu’il n’y ait plus que du contentieux ». La Commission d’indemnisation des victimes de spoliation à Matignon a décidé de lancer une recherche sur l’ensemble de la collection Weitzenhoffer léguée à l’université de l’Oklahoma. Selon l’historien d’art américain Marc Masurovsky, six autres tableaux de la collection Weintzenhoffer, passés par la même galerie Findlay, présentent des « trous » dans leur provenance et pourraient, eux aussi, être peut-être issus de spoliation… Non restituée. Référence : Meyer 13.
- Pissarro, « Vaches dans un ruisseau. A gauche un chemin sur un barrage, à droite une prairie humide avec des saules. Maisons de village en arrière-plan», 1884, huile sur toile, 54 X 65 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 13/02/41, échangée le 25/02/42 avec Gustav Rochlitz contre « l’Arche de Noé » de Savery (destinée à Hermann Göring), qui l’envoie au dépôt de Mühlhofen/Meersburg. Restituée le 18/07/47. Référence : Heilbronn 1 et Unbekannt 351.
- Pissarro, « Le port de Honfleur sous la pluie », 1903, huile sur toile, 55 X 65 cm.
Transférée au Jeu de Paume (depuis où ?), échangée contre deux retables du XVIe siècle le 28/10/42 avec Maria Almas-Dietrich (l’une des acheteuses les plus actives sur le marché de l’art en France pendant l’Occupation. Elle avait des contacts personnels avec Hitler, disposait d’un vaste réseau de marchands et de courtiers pendant les années de guerre et effectua aussi plusieurs séjours à Paris), le tableau, alors estimé à 200.000 francs, se trouve en février 43 dans son dépôt du Château de Velden en Bavière. Rapatriée le 27/03/46, restituée le 17/12/46. Collection privée. Référence : Heilbronn 2
- Pissarro, « La Seine vue du Pont Neuf, au fond le Louvre», 1902, huile sur toile, 47 X 38 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 13/02/41, échangée contre un tableau flamand du XVIIe siècle le 31/10/42 avec Gustav Rochlitz, disparue avant avril 45 de son dépôt de Buching/Hohenschwangau. Retrouvée en 2012 à Salzburg dans un dépôt appartenant au fils du marchand d’art Hildebrand Gurlitt, qui l’a léguée au musée de Berne. L’affaire éclate en 2014. Le tableau est restitué en février 2017.
« Retrouvée dans la demeure de Salzbourg de Cornelius Gurlitt, La Seine vue du Pont Neuf, au fond le Louvre, tableau peint en 1902 par Camille Pissarro, va être restitué aux ayants droit de son légitime propriétaire, ont annoncé hier les autorités allemandes, qui affirment être en contact avec son héritière. Après des recherches, la toile est considérée comme avoir été « sans nul doute » spoliée par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, a expliqué le ministère allemand de la Culture. En effet, l’oeuvre est mentionnée dans les registres des oeuvres ayant transité par le Jeu de Paume à Paris. Elle aurait été spoliée en 1942 à Madame Max Heilbronn, épouse de l’ancien dirigeant de la Résistance et président des Galeries Lafayette de 1945 à 1971 ».
Référence : Heilbronn 7
- Renoir, « Tête de femme une rose dans les cheveux » alias « Gabrielle en vert », 1907, huile sur toile, 35 x 32 cm.
C’est peut-être la toile, issue de la collection Philippe Gangnat, fils de Maurice (qui avait acquis le tableau auprès de l’artiste), évoquée ici : « M. Kahn, propriétaire des Galeries Lafayette, acheta pour 31.500 francs le n° 1 des cent soixante Renoir, Tête de Gabrielle en vert » (Figaro du 25 juin 1925).
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/1941, elle est échangée le 14/05/42 avec M. von Frey de Bâle (contre des œuvres de Blechen et Makart). Le comte Alexander von Frey (décédé en 1951), de nationalité hongroise, est l’un des principaux marchands d’art qui fournit Hermann Göring (et d’autres, dont Hitler) en « vieux maîtres » conformes au goût nazi, et reçoit en paiement des tableaux « modernes » spoliés aux collectionneurs juifs. Il met la toile en dépôt chez le restaurateur/encadreur Wortmann. Elle est restituée le 5/11/1949. Références : Meyer 1 et Unbekannt (Inconnu) 352.
- Renoir, « Deux femmes et un enfant assises sous les arbres dans un paysage méridional » (Le Cannet ?), peinture, 54 X 65 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, transférée à ? le 20/08/43, puis à Nikolsburg le 15/11/43. Non restituée. Référence : Meyer 11
- Renoir, « Paysanne », huile sur toile, 48 X 61 cm.
Transférée au Jeu de Paume 13/02/41, prévue pour un possible échange. Non restituée. Référence : Heilbronn 5
- Renoir, « Bouquet de roses », huile sur toile, 32 X 28 cm.
Transférée le 13/02/41 au Jeu de Paume. Envisagée pour un échange. « Mais, un jour, dans une galerie avenue Matignon, Ginette Heilbronn-Moulin reconnaît des roses de Renoir. Elle enquête, découvre que le tableau a été vendu par une grande maison de vente (Christie’s en 2004) à un armateur grec, qui consent finalement à le lui revendre (à moitié prix) ». Référence : Heilbronn 9
- Soutine (non signé), « Arbre sur une place » (Le frêne de Vence ???), peinture, 92 X 60 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, prévue pour mise en vente, puis pour un transfert à Nikolsburg le 1/08/44, le train de partit jamais. Restituée le 28/06/46. Référence : Meyer 7
- Soutine (non signé) « Forêt », peinture, 76 X 65 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, prévue pour une mise en vente, puis pour transfert à Nikolsburg le 1/08/44, le train de partit jamais. Restitué le 28/06/46. Référence : Meyer 8
- Soutine (non signée, anciennement attribuée à Modigliani), « Femme avec pain » (La servante en bleu), huile sur toile, 73 X 51 cm.
Transférée au Jeu de Paume de 11/02/41, confiée au marchand Martin Fabiani le 8/06/1943. Non restituée. Référence : Meyer 9
- Utrillo, « L’église de Liergues », 1931, huile sur toile, 66 x 80 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, marquée le 8/05/42 pour un échange éventuel. Devait être détruite dans l’autodafé de juillet 1943. Prévue pour un transport le 1/08/44 à Nikolsburg. Restituée le 26/06/46. Référence : Meyer 2
- Utrillo, « Rue Ravignan » (il s’agit plutôt de la Rue Orchampt…), huile sur carton, 54 X 78 cm.
Transférée au Jeu de Paume le 11/02/41, prévue pour la vente, prévue pour être détruite dans l’autodafé de juillet 1943, puis pour transfert à Nikolsburg le 1/08/44, le train ne partit jamais. Restituée le 28/06/46. Référence : Meyer 10
- Anonyme « Portrait en pied d’une jeune fille tournant la tête vers la gauche vers un oiseau au bec perché sur ses mains jointes », 2e moitié du XVIIIe siècle, pastel sur papier, ovale sous-verre, 32 X 24 cm.
Envoyée au Jeu de Paume le 13/02/41 ?, transférée à Nikolsburg le 3/09/43 ou 15/11/43. Référence : Heilbronn 10
Galerie (les photographies, essentiellement en noir et blanc, proviennent des archives allemandes)
Galerie 2 : oeuvres « sœurs » des tableaux disparus, afin d’avoir une idée de la couleur
Documents
Sources :
https://www.errproject.org/jeudepaume/
https://www.beauxarts.com/grand-format/le-marche-de-lart-sous-loccupation/
https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2004-2-page-135.htm
Autres sources
↑1 | Unité allemande, composée de fonctionnaires des services fiscaux, chargée de procéder à la saisie ou à la vente forcée de devises, actions, or, diamants, biens précieux, possédés par des personnes privées et devant être déclarés auprès des services fiscaux, et dotée d’un service de recherches mis en place par Hermann Göring et rattaché à la Gestapo |
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↑2 | ERR, un organisme dirigé par Alfred Rosenberg, et qui a effectué à partir de 1940 d’importantes confiscations de biens appartenant à des Juifs et des francs-maçons dans les territoires occupés par la Wehrmacht |