David BINES est né en 1901 à Saveni (une petite ville du nord de la Moldavie en Roumanie, dont un tiers de la population était juive), fils de Shemaia/Simon et de Miriam/Marie Bercovici (morte de faim en 1941/1942 dans le ghetto de Moghilev, Ukraine).
David Binès vient faire ses études de médecine en France. Il est diplômé en 1928.
Il exerce au 128 de la rue de Turenne (IIIe arrondissement).
Il épouse Malta (alias Alta/Matla/Malka) dite Mati VAISMAN/WEISSMANN, née en 1908 à Barlad (également en Moldavie), fille de Abraham/Szrul et de Rifka Rosner. Leur fils Lucien nait le 26 septembre 1933 à Paris Xe arrondissement.
Tous deux sont naturalisés en 1937.
La famille habite 21 Rue des Filles du Calvaire à Paris (dans le IIIe arrondissement, à proximité du Cirque d’Hiver).
En avril 1942, en application de la législation antisémite, l’exercice de la médecine lui est interdit (en raison de ses « origines étrangères »).
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Tous trois sont arrêtés le 4 août 1942 à Roquefort, et David et Malta incarcérés le 7 à 19 h 15 à la prison de Mont-de-Marsan par la feldgendarmerie pour passage de la ligne de démarcation.
Lucien quant à lui est placé à l’Hôpital Lesbazeilles ce même jour, mais il en repart avant le 18, sans doute clandestinement.
Ses parents sont transférés à Mérignac les 11 et 12 sur ordre de la feldkommandantur de Mont-de-Marsan, puis internés à Drancy le 26.
Ils sont transférés le 1er septembre au camp de Pithiviers (Loiret), Baraques 3 et 11, puis déportés à Auschwitz par le convoi n° 35 au départ de Pithiviers le 21 (23 survivants en 1945)
Ils arrivent le 23. David est sélectionné (sans doute à la gare de Cosel) pour travailler, mais Malta est assassinée immédiatement (elle est déclarée décédée le 26 septembre 1942 à Auschwitz).
David intègre ensuite le camp de Blechhammer (à 80 km d’Auschwitz).
Ce camp est évacué à Gross-Rosen, en une « marche de la mort qui dure du 21 janvier au 2 février 1945.
David intègre ensuite le camp de Flossenbürg le 15 février. Il y est enregistré le 19 (n° de matricule 84305) et immédiatement affecté au kommando d’Hersbruck (kommando K.11), l’un des plus meurtriers.
David poursuit les « marches de la mort » et arrive au camp de Dachau le 9 avril (matricule 152117). Il y est libéré par l’armée américaine le 29, après 2 ans et demi de captivité.
Il est rapatrié à l’hôtel Lutetia à Paris, où il rencontre sa future seconde épouse, Simone Olivier.
Il retrouve son fils Lucien, caché par leur voisine boulangère, et récupère leur logement du 21 rue des Filles du Calvaire. Il reprend son activité médicale jusqu’en 1985.
Lucien deviendra médecin (thèse en 1960) et est décédé le 30 mars 2013 à Paris Xe.