La déportation

La conquête du pouvoir par les Nazis en Allemagne, à partir des années 1920, repose sur la violence et la terreur. Une terreur entretenue notamment par le déplacement de millions de personnes en Allemagne même, puis dans toute l’Europe avec le déclenchement de la guerre en 1939. Définition : On appelle déporté, tout individu déplacé de force pour être emprisonné dans un camp du système concentrationnaire nazi. Les Nazis n’ont pas…

La conquête du pouvoir par les Nazis en Allemagne, à partir des années 1920, repose sur la violence et la terreur. Une terreur entretenue notamment par le déplacement de millions de personnes en Allemagne même, puis dans toute l’Europe avec le déclenchement de la guerre en 1939.

Définition : On appelle déporté, tout individu déplacé de force pour être emprisonné dans un camp du système concentrationnaire nazi.

Les Nazis n’ont pas inventé les camps de concentration, puisqu’on trouve leur trace en Afrique du sud à la fin du XIXème siècle.  Si ce vocabulaire semble indissociable de la Seconde Guerre mondiale et du nazisme, c’est que dès son arrivée au pouvoir, en janvier 1933, jusqu’aux dernières heures de son emprise sur l’Allemagne nazie en avril 1945, Adolf Hitler est le responsable de la déportation de millions de personnes. Pendant les 12 années de la dictature nazie, le territoire du Reich Allemand se couvre d’une multitude de camps de toutes tailles. Des millions de personnes sont déportées dans ces lieux de non-droit, pour y travailler dans les pires conditions et y subir les sévices les plus brutaux. Nombreux sont ceux qui y trouvent la mort.

Ces déportés peuvent-être répartis en 3 ou 4 grandes catégories. Ceux qui sont déportés par mesure de répression, soit ceux qui ont osé se dresser contre la dictature, ceux qui sont déportés par mesure de persécution, c’est-à-dire, ceux qui ne correspondent pas à l’idéologie raciste et antisémite nazie, et enfin ceux qui sont déportés pour le travail obligatoire. D’autres personnes se sont retrouvées dans des camps, à l’image des prisonniers de guerre. Ces derniers, bien que n’étant pas considérés comme déportés à l’origine, le sont devenus en étant assimilés à des travailleurs forcés.

La déportation politique

Les Nazis n’hésitent pas à recourir à la violence et à la terreur pour étouffer toute opposition. Dès leur prise de pouvoir en janvier 1933, l’élimination physique des opposants est non seulement tolérée mais activement encouragée. Les arrestations et les internements se multiplient dans le premier camp de concentration qui voit le jour à Dachau. Un modèle vite dupliqué à travers toute l’Allemagne.

Après l’extension du Reich, le réseau des camps s’étend aux territoires annexés comme Mauthausen en Autriche (1938), Auschwitz-Birkenau (1940) et Lublin-Maïdanek (1941) en Pologne ou encore le Struthof-Natzwiller en Alsace (1941).

campse17

Ces camps, qualifiés de lieux de “détention pour mesures de sûreté” sont en réalité des prisons où plusieurs dizaines de milliers d’opposants politiques (communistes, résistants, démocrates, chrétiens ou intellectuels) subissent toutes sortes de brimades, d’humiliations et de tortures. Pour les Nazis, ce traitement spécial est censé “rééduquer” ces opposants politiques avant de les libérer. Ces méthodes pour briser moralement ces détenus se terminent dans bien des cas par la mort. Les déportés y sont soumis au travail forcé et fournissent une main d’œuvre bon marché à l’effort de guerre allemand.

Les conditions de travail pour atteindre le rendement maximum, le manque le plus élémentaire de nourriture, d’hygiène, de soins et les mauvais traitements entraînent une mortalité élevée : 40% de ces déportés ne reviennent pas de ces camps.

Tout comme les résistants, toutes les catégories de personnes qui gênent les Nazis sont envoyés dans ces camps comme les témoins de Jéhovah, les homosexuels, les personnes raflées, les otages

La déportation raciale

Elle concerne les Tsiganes et surtout les Juifs. A la différence des autres déportés, des hommes, des femmes et des enfants sont persécutés par les autorités allemandes bien qu’ils n’aient jamais agi contre le régime nazi… Ou plutôt leur seul crime est d’être né dans la mauvaise classification raciale inventée par les Nazis.

Les personnes arrêtées sont tout d’abord rassemblées et enfermées dans des endroits provisoires aménagés à la hâte. Ce sont des ghettos (quartier d’une ville) à l’est, ou des camps de transit à l’ouest.

Les personnes sont ensuite déplacées en train dans des wagons de marchandises. Ce moyen de transport était seulement utilisé pour les soldats jusqu’ici. Mais si comme il était indiqué sur chaque wagon, 40 hommes pouvaient y prendre place (ou 8 chevaux), les Nazis y entassent 2 ou 3 fois plus de personnes, des hommes, des femmes et des enfants de tout âge. Dans ces conditions le trajet est inhumain et beaucoup ne survivaient pas à ce voyage qui pouvait durer 4 à 5 jours, sans pouvoir s’allonger, ni même s’assoir, sans eau, ni nourriture et par tous les temps (gel, neige, canicule).

La déportation économique (travail obligatoire)

Enlisés dans un guerre devenue mondiale, les Nazis mettent en place cette nouvelle forme de déportation à partir du début de l’année 1942. Leur économie de guerre nécessite toujours plus de ressources (armes, matériel, nourriture…). Pour répondre à ces besoins sans cesse plus grands, les Nazis décident d’aller chercher une main d’œuvre partout où ils le peuvent, notamment dans les pays occupés mais aussi dans les camps de concentration.

En France, le Service du travail obligatoire (STO), instauré par la loi du 16 février 1943, fait suite au relatif échec des politiques de volontariat et du système dit de relève (en 1942, seulement 70 000 travailleurs venus de France travaillent en Allemagne, très en deçà des exigences de l’Occupant). Cela entraine la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs contre leur gré, afin de participer à l’effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.).

Les Prisonniers de guerre

Les soldats capturés lors des différentes campagnes militaires sont également transférés dans des camps de prisonniers en Allemagne, les stalags.

Ces prisonniers subissent également les théories racistes nazies, ainsi les prisonniers français d’origine africaine ne sont pas envoyés en Allemagne, de même que les prisonniers soviétiques.

Convaincus que ces hommes pourraient « salir » le sol du Reich, ils sont emprisonnés dans des camps de prisonniers dans les pays conquis et sous occupation, des Fronstalags (dans les Landes en particulier). Ces prisonniers bien que n’étant pas considérés comme déportés à l’origine, le deviennent pendant la guerre en étant assimilés à des travailleurs forcés.


Voir aussi :

La déportation dans les Landes