Charles Lamarque-Cando
Charles Lamarque-Cando

Charles Lamarque-Cando

Charles Pierre Lamarque est né le 12 janvier 1901 à Onard, dans une « famille humble et de vieille tradition républicaine », 7e d’une famille de 8 enfants, fils de Jean, agriculteur, maire socialiste d’Onard, et de Madeleine Darrimajou, « ménagère », Ses parents le firent baptiser et lui firent faire sa communion.

Boursier en 1912, il intègre l’Ecole Primaire Supérieure, puis l’École Normale d’instituteurs de Dax (1917-1920), il exerce à Sabres puis à l’École Française de Saint-Sébastien en Espagne de 1922 à 1928 (contacts avec les Républicains espagnols).

Il épouse en 1925 Marie Louise Lafitte

Nommé à Aire-sur-Adour en 1929, Charles Lamarque est promu directeur de cours complémentaire à Roquefort, en octobre 1932. En octobre 1937, il devient directeur d’une école primaire à St-Médard (Mont-de-Marsan) jusqu’à la guerre.

Charles Lamarque adhère à la Ligue des droits de l’Homme dont il devient peu après le secrétaire départemental. Il rejoint aussi la SFIO en 1930. Profondément marqué par la pensée et l’action de Jean Jaurès, il vouait une fidélité absolue à la laïcité. Il s’engage également dans l’action syndicale et le militantisme antifasciste.

À la faveur de l’élection complémentaire du 9 février 1936, Charles Lamarque est élu conseiller général du canton de Sabres. Il est le premier socialiste à siéger au conseil général.

En 1936, il crée et dirige le journal de la Fédération des Landes de la SFIO : Le Travailleur landais.

Engagé aux côtés des métayers et gemmeurs landais, il est réélu en octobre 1937, dès le premier tour, conseiller général du canton de Sabres.

Après avoir été mobilisé de février à juillet 1940 (front des Alpes), Charles Lamarque, auteur d’allocutions républicaines lors de la levée des couleurs à l’école, est muté par mesure disciplinaire par Vichy dans les Hautes-Pyrénées et séparé de son épouse, malade, et de ses enfants. Il y prend contact avec les premiers résistants (Armée Secrète dès 1941). Pendant la guerre, il prend le pseudonyme de Cando, du nom de sa maison natale et organise, à Mont-de-Marsan, un mouvement de résistance rattaché à Libération Nord et au réseau Buckmaster. Il anime un groupe de résistants stationné dans un quartier de Mazerolles, à Beaussiet. Capitaine, adjoint de Léon des Landes, il est chef adjoint départemental FFI, homologué FFC et FFI avec le pseudonyme de Carlos. Son fils Charles s’engage également à ses côtés, sous le pseudonyme de « Carlitos » (arrêté lors d’un sabotage à Morcenx en août 1944, torturé, incarcéré à Bordeaux, il ne sera sauvé que par la Libération).

Pressenti comme maire de Mont-de-Marsan à la Libération, il préfère demeurer président du Comité départemental de Libération, et il fait tout pour éviter les exactions et les vengeances d’après-guerre. En 1945, il est avec le 34e R.I. sur le front du Médoc.

Libération de Mont-de-Marsan, avec Léon des Landes (© Amicale du 34e RI de Mont-de-Marsan. Droits réservés)

Il poursuit après-guerre sa carrière politique. Veuf, il se remarie en juillet 1949 à Sabres avec une institutrice.

Mandats parlementaires

  • 21 octobre 1945 – 8 décembre 1958 : Député des Landes (S.F.I.O.). Il est un des artisans de l’importante réforme du statut du fermage et du métayage (14 avril 1946) qui reste associée à son nom.
  • 25 novembre 1962 – 30 mai 1968 : Député de la 1re circonscription des Landes

Mandats régionaux

  • 1972-1982 : Conseiller régional (création du corps des Sapeurs-pompiers forestiers)

Mandats départementaux

  • 1936-1951 : Conseiller général du canton de Sabres, président du Conseil général des Landes de 1945 à 1949 (création de la Régie Départementales des Transports)
  • 1967-1978 : Conseiller général du canton de Mont-de-Marsan-Nord, président du Conseil général des Landes de 1970 à 1973.

Mandats municipaux

  • 1945-1953 : Maire de Sabres
  • 1962 – 1983 : Maire de Mont-de-Marsan

Après 1958, Lamarque-Cando se consacre au métier de libraire-imprimeur et surtout s’occupe du développement des « Castors landais » qu’il présidait. En effet, en 1952, il avait participé à la fondation de cette coopérative de construction. Ces lotissements avaient pour but, dans un contexte de crise du logement, de permettre à des familles de condition modeste d’accéder à la propriété de maisons individuelles. L’exemple fut imité dans la région et Lamarque-Cando joua un rôle essentiel dans son développement.

Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Médaille de la Résistance, Chevalier de la Couronne Belge, Chevalier des Palmes Académiques.

Il est décédé le 30 novembre 1989 à Mont-de-Marsan.

SOURCES :

AD 40, 3 M 182, 505-511

Le Travail

Le Travailleur landais

Renseignements fournis par Charles Lamarque-Cando, 22 juin 1975

Notice de Jean-Claude Paul-Déjean dans Mémoire des Landes

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 4ème période (1918-1940)

Dossier du CPRD