Elle est née le 6 avril 1930 à Anvers (Belgique), fille de Szaja/Yeshaya Charles, horloger, et de Serl Rachel Cécile Schachne, sténo-dactylo, tous deux d’origines polonaise, installés en Belgique, 35 Vleminckveld à Anvers.
Fuyant l’invasion allemande, ils se réfugient en France, jusque dans les Landes, où ils arrivent le 8 juin 1940.
Ils habitent d’abord chez M. Duprat, rue des Carmes, où le père est employé comme bijoutier-horloger, puis s’installent au 1 « place de la Halle » (mars 1941, dans le même immeuble que maître Raoul Lartigau, huissier).
Henriette est scolarisée au Collège de jeunes filles, où elle est « une bonne élève de 6e, ayant déjà plusieurs premiers prix ».
Face à la montée des menaces pesant sur les Juifs (à la veille de l’entrée en vigueur de l’obligation pour les Juifs de porter l’étoile jaune), le père quitte Dax le 6 juin 1942 pour Artix, où il s’installe à l’Hôtel Béarnais. Vraisemblablement arrêté en août, interné au camp de Gurs, il est transféré à Drancy le 27 février 1943, puis déporté sans retour à Majdanek par le convoi n° 50 le 4 mars 1943.
Henriette est arrêtée avec sa mère par les policiers français le 16 juillet 1942 à Dax, remise à la Police de sûreté allemande, internée à la prison de Dax, mais libérée le lendemain à 7 h (avec Georges Gheldman) comme âgée de moins de 15 ans (les Allemands ne veulent pas, pour l’instant, des enfants), et placée chez ses voisins M. et Mme Lartigau.
Sa mère est quant à elle transférée à Mérignac le 17, puis le 18 à Drancy. Elle sera déportée sans retour de Drancy vers Auschwitz par le Convoi n° 7 du 19 juillet.
Après un certificat médical du médecin du dispensaire de Dax, le préfet autorise le placement d’Henriette au préventorium du Nid Béarnais à Jurançon, près de Pau, en zone non occupée, le 30 septembre 1942.
De nombreux enfants juifs ont trouvé refuge dans ce centre, placés là par diverses organisations, en provenance de tout le Sud-Ouest.
Sa directrice, Simone Maurel (décédée en 1947), a reçu à titre posthume la Médaille des Justes Parmi les Nations en 2015.
Orpheline, ayant survécu à la guerre, Henriette émigre en Israël, dans un kibboutz, où elle se marie.
Elle témoigne à Yad Vashem en 2004.
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