Gabriel Cantal est né le 8 septembre 1896 à Gabarret, fils de Léonce, bourrelier, et de Marie Vigneau.
Compagnon charpentier, militant « socialiste », franc-maçon, combattant de la Grande Guerre (mobilisé en 1915, Croix de Guerre et Médaille Militaire), il épouse en 1920 à Angers Amélie Pouzet.
En 1942, il est recruté par le mouvement résistant Combat.
En septembre 1943, il entre dans le réseau anglais du S.O.E du colonel Hilaire/Buckmaster (comme agent P2). Les deux hommes se rencontrent en novembre. A la tête de ses équipes Gabriel Cantal participe à des coups de mains et à la réception de nombreux parachutages d’hommes et d’armes dans les Landes, le Gers et le Lot-et-Garonne.
Dans « l’Equipe », on trouve une vingtaine d’hommes de Gabarret, Losse, Créon-d’Armagnac, Lagrange, dont Justin et Louis Téchené, Joseph Darroux (forgeron et commerçant à Fourcès dans le Gers, qui recommande Cantal à Hilaire), Jean Marquet (père de Claude). La Poste et la gendarmerie de Gabarret sont aussi complices des actions. Son fils Albert et son épouse Amélie participent également à ses activités (elle obtient la Médaille de la Reconnaissance Française avec étoile de bronze en 1949).
Début janvier 1944, il entre en contact avec le commandant Coche, qui dirige le Chantier de la Jeunesse de Gabarret et se met à la disposition de la Résistance.
Il a le grade de capitaine F.F.C.
Lors de la grande rafle du 21 avril 1944, il tente de s’enfuir, mais est arrêté à quelques centaines de mètres du bourg par une sentinelle, avec son fils Albert, 17 ans (qui sera déporté comme requis du travail en Tchécoslovaquie et rentrera en mai 1945) , et a tout juste le temps de se débarrasser de messages compromettants dissimulés dans sa montre à gousset. Ils sont internés, avec une centaine d’autres hommes de Gabarret, dans le Camp de jeunesse de ce village (actuel collège). Il charge des camarades d’aller se débarrasser discrètement dans les WC du revolver qu’il a gardé sur lui. Vers 16h ils sont transférés à Bazas (via St-Justin et Roquefort) dans 4 camions des Chantiers de la jeunesse, détenus au stade, puis Bordeaux, à la Caserne Boudet. Mis au secret dès le lendemain, il est à plusieurs reprises durement interrogé par des policiers français de la SAP. Vers le 20 mai, il est transféré au Bouscat, siège de la Gestapo, pour 3 jours d’interrogatoire et de torture (effectués tant par des Allemands que par des Français). Il est ensuite interné à la prison du Fort du Hâ à Bordeaux. Le 26 mai, il est transféré au camp de Compiègne, puis déporté par le convoi du 4 juin 1944 (une tentative d’évasion échoue) au camp de concentration de Neuengamme, aux kommandos de Schandelah, puis de Wobbelin.
Il est rapatrié le 27 avril 1945, rentré le 28 juin et hospitalisé à Mont-de-Marsan. Diminué physiquement (invalide à 100 %), il reprendra ses activités de menuisier-charpentier/entrepreneur de Travaux Publics, et consacrera le reste de sa vie à aider ses camarades rescapés des camps et les familles des disparus, à la tête de diverses associations (il est président du Comité Départemental des Landes des Déportés Politiques).
Il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur avec Croix de Guerre et palmes en 1946, officier en 1956.
Il fut conseiller général.
Il est mort le 28 avril 1974 à Lubbon (ou Capbreton), alors qu’il terminait son allocution devant ses camarades lors de la Journée de la Déportation.
Sources :
Archives du C.P.R.D.
Maitron (auteur de la fiche : Jean Novosseloff)